Après Max, Sharepay puis Linxo, la fintech Curve s’installe en France. Leurs points communs ? Toutes ces fintechs proposent une carte de crédit permettant de débiter n’importe lequel de vos comptes. Utile, si vous êtes multi-bancarisé ou si vous collectionnez les cartes de crédits. Le marché semble porteur, les levées de fonds cumulent des centaines de milliers d’euros. Les acteurs du secteur se pressent, mais jusqu’à quand ?
Max, ou comment j’ai arrêté de porter mon portefeuille
J’ai découvert Max, la fintech du Crédit mutuel – Arkéa, il y a quelques mois. Cette petite appli me promettait de pouvoir utiliser une seule carte pour débiter mon compte courant à la Société Générale, et mon compte joint chez Fortuneo. Pratique, une carte en moins dans mon portefeuille. En un swipe, je choisis depuis mon téléphone quel compte débiter avant de payer avec une jolie carte physique mauve. Et si vous ne voulez pas être directement débité, vous pouvez créditer votre wallet Max et débiter directement celui-ci.
Leur business model est simple, construite autour d’un chatbot (qui n’en est pas vraiment un, de vraies personnes s’activent pour vous répondre), Max en profite pour vous pousser des offres diverses du Crédit Mutuel – Arkea.
Mais la vraie raison pour laquelle je me suis inscrit, c’est parce que la carte Max est compatible Samsung Pay (Apple Pay et Google aussi à présent !). Ce qui jusqu’ici n’était pas le cas de mes banques. Et visiblement je ne suis pas le seul, de nombreux utilisateurs sur les forums de la fintech avouent surtout utiliser Max comme carte de paiement pour payer avec leur smartphone tout en débitant leur compte traditionnel, ce que leur carte d’origine ne permet pas toujours.
Sharepay, une carte qui débite plusieurs comptes à la fois
Par la suite j’ai entendu parler de Sharepay, une startup prometteuse qui va plus loin. La jeune Startup proposait également de débiter plusieurs comptes à la fois. Vous configurez au préalable sur votre smartphone le ratio entre les différents comptes qui seront débités au moment du paiement. Pratique pour les personnes souhaitant partager les dépenses en se passant d’un compte commun.
Cependant, la facturation élevée (4,90€ par mois !) et les commissions trop importantes à chaque paiement (double commission si la carte prélève deux comptes à la fois) ont eu raison de la jeune pousse. Rachetée par Linxo, puis en liquidation, les développeurs de Sharepay travaillent désormais sur le projet de cartes bancaires de Linxo.
Fort de l’expérience de Sharepay, Linxo, le très populaire agrégateur de comptes, a annoncé récemment sa carte de paiment permettant de débiter les comptes que vous aurez agrégés dans votre application. Utilisant le même principe que Max, la startup mise sur une vaste clientèle de 2,5 millions d’utilisateurs. Compatible Apple Pay et Google, pas de doute, cette carte sera un vrai succès.
Curve, payez d’abord, choisissez quel compte débiter ensuite
Venue tout droit de Londres, la nouvelle fintech s’attaque au marché français, forte de 55 millions de dollars levés auprès de Gauss Ventures, Cathay Innovation, Santander et le fonds français Breega. La particularité ? Lorsque vous effectuez un paiement, vous pouvez choisir plus tard sur quel compte vous voulez que ce dernier soit débité.
Pour le moment incompatible avec le paiement mobile, la compatibilité Samsung Pay, Apple Pay et Google a été annoncée pour la fin de l’année.
Un avenir ensoleillé ou nuageux ?
Si ces solutions paraissent alléchantes au départ, lorsque je consulte mon historique Max, je constate que depuis un certain moment, je n’effectue quasiment plus de paiements avec. La raison est simple, Fortuneo est depuis peu compatible Samsung Pay et Google, mes deux moyens de paiements favoris sur mobile et sur le web. En effet, comme j’en parlais pour Max, une bonne partie des utilisateurs de ces fintechs les utilisent comme proxy pour pouvoir payer avec leur mobile depuis des banques qui ne sont à l’origine pas compatibles. Et si le paiement mobile est loin d’être généralisé, il a amorcé une véritable accélération ces derniers mois.
Mais lorsque les banques traditionnelles sont compatibles avec les géants du mobiles, plus besoin de Max, de Linxo ou de Curve : vous pouvez collectionner vos cartes traditionnelles directement dans votre mobile, et choisir à la volée avec laquelle payer.
Ainsi, mon sentiment est qu’une bonne partie de ce marché jugé prometteur va se réduire drastiquement au fur et à mesure que les Banques traditionnelles et en ligne proposeront des cartes compatibles avec les moyens de paiement mobiles proposés par Apple Pay, Google et Samsung.
Ces fintechs doivent ainsi sortir du bois et proposer des fonctionnalités disruptives si elles ne veulent pas se retrouver étouffées par les géants du mobile. Curve prend le lead pour le moment, elle capitalise sur sa fonctionnalité de choix différé. Jusqu’à ce que les trois concurrents du paiement mobile le proposent ?